jeudi 26 mars 2009

L'Art en fête à la Médiathèque de Bischwiller

"Lire en fête " et le mois de "Mai du livre d'art " disparaissent cette année ?.. Qu'à cela ne tienne, Annick Chabrier, directrice de la médiathèque de Bischwiller, et son équipe, décident de résister tout de même ! L'art et les livres se doivent d'être fêtés, malgré l'annulation de ces deux manifestations importantes ( qui existaient pourtant depuis vingt ans, cela dit en passant ).
C'est donc dans ce contexte de "deuil" pour l'édition et le monde du livre , mais avec l'idée lumineuse de ré-inventer et fêter autrement le livre d'art, que j'ai été invitée à exposer mon travail durant un mois.
Au programme pour ce mois festif qui démarre le 17 avril à 17h30 : exposition de livres d'art, exposition de mes dernières peintures, ateliers pour enfants et ados autour du toucher, du mouvement et du corps, rencontre-discussion autour d'un pot dans le jardin de lecture de la médiathèque...
Il ne manque plus que le soleil !

L'art en fête à la médiathèque de Bischwiller
Du vendredi 17 avril au samedi 16 mai 2009

Vernissage le 17 avril à 17h30

Médiathèque de Bischwiller
Centre culturel Claude Vigée
31 rue de Vire
03 88 63 24 49
mediatheque@bischwiller.com

vendredi 13 mars 2009

Pour Claude Vigée


De Bischwiller je vous écris,
abrégé de ma vaine échappée
La peinture est-elle semblable aux mots ?
des accroche-existences auxquel(le)s on s’agrippe
J’ai lu les poèmes pour Evy, la gorge serrée, l’air a manqué. fuyant.
J’ai ressenti la violente amputation qu’est l’absence, celle que j’essaye de fixer chaque jour.
la saisir un instant pour rendre ce non-lieu habitable, palpable, et la sentir glisser hors de soi, projetée sur la surface.
Lourd, ce souffle suspendu sur la toile lorsqu’elle est vierge.
La peinture est mon exil tandis que mon corps appartient à cette terre à Ried.

dimanche 8 mars 2009

Comment


Je travaille la mémoire d'un tableau. Je le pèle comme d'autres l'appellent et le nomment.
Dénhomme. Je cherche en grattant son âme, son essence, mon vertige.
Pour défaire, il faut d'abord recouvrir. D'une grosse pâte maternelle, j'enduis cette verticalité.
Suivre les empreintes graticulées, les restes de crayon laissés, ceux qui ont marqué l'espace préambule.
Le badigeon laiteux englouti et bu, je recommence. Quelquefois la matière ne fait qu'effleurer, elle glisse, se dérobe. Son passage enregistré se laisse deviner en filigrane.

Joli petit hématome sur la toile blanche s'est jeté, symptôme de ma douce envie meurtrière, de mon désir de liquide chaud qui coule.
J'ai oppressé le plus gros de mes pinceaux sur une mandibule esquissée; dégoulinante, cette couleuvre a fini sa course sur mon orteil... petite maligne!
La couleur mutilante a éventré l'épiderme de lin.
Sur la toile suintante, j'ai posé ma joue, étouffant mes intentions salissantes