dimanche 8 mars 2009

Comment


Je travaille la mémoire d'un tableau. Je le pèle comme d'autres l'appellent et le nomment.
Dénhomme. Je cherche en grattant son âme, son essence, mon vertige.
Pour défaire, il faut d'abord recouvrir. D'une grosse pâte maternelle, j'enduis cette verticalité.
Suivre les empreintes graticulées, les restes de crayon laissés, ceux qui ont marqué l'espace préambule.
Le badigeon laiteux englouti et bu, je recommence. Quelquefois la matière ne fait qu'effleurer, elle glisse, se dérobe. Son passage enregistré se laisse deviner en filigrane.

Joli petit hématome sur la toile blanche s'est jeté, symptôme de ma douce envie meurtrière, de mon désir de liquide chaud qui coule.
J'ai oppressé le plus gros de mes pinceaux sur une mandibule esquissée; dégoulinante, cette couleuvre a fini sa course sur mon orteil... petite maligne!
La couleur mutilante a éventré l'épiderme de lin.
Sur la toile suintante, j'ai posé ma joue, étouffant mes intentions salissantes

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